La ruralité aux portes de l'île-de-France

son patrimoine environnemental

son patrimoine environnemental

En 1990, l’ASPIC nouvellement créée recense le patrimoine communal. Y figurent deux lavoirs, derniers témoignages de temps révolus, celui de la « Fontaine Neuve » et celui de la « Fontaine Grugeons » (à l’origine « Fontaine des Gros Joncs » sans doute). Le délabrement de ce dernier nécessite une intervention d’urgence, c’est pourquoi l’association décide d’entreprendre son sauvetage.

 

Situé sur la route de Buchelet, ce modeste vestige du passé est à ce moment là en piteux état, envahi par la végétation, rempli d’immondices, oublié de tous et voué à la disparition.

 

Et pourtant, c’est bien là que l'Opton prend sa source, la température de l’eau y est constante et hors gel. Les fossés situés en amont, passant aux Joncs, à la Hauteville et à Beauchêne, recueillent principalement des eaux de drainage. Autrefois, de nombreuses lavandières l’ont fréquenté, venant des alentours : Buchelet, la Musse, les Pinthières, Prouais. Son utilisation très ancienne ne fait aucun doute. Au cours des travaux de sauvetage, les marches en grès d’un escalier ont été mises au jour, attestant d’un accès au lavoir différent de l’entrée actuelle. Sa solide charpente relativement récente aurait été fabriquée par un artisan de Boutigny, M. Souillard, dans les années 1930, lors du remplacement d’une toiture vétuste. On aurait reproché à ce dernier d’avoir fabriqué un abri trop robuste, sans doute trop onéreux pour les finances communales… Fin 1990, une équipe de bénévoles se met courageusement à l’ouvrage, pieds dans la vase, curant, élaguant, emportant un nombre invraisemblable de remorques de détritus.

Chacun apporte ses idées et ses compétences. Les travaux continuent en 1991, la charpente se redresse et se consolide. L’inclinaison de sa pente étant trop faible, elle ne pourra supporter qu’une toiture légère. L’idée d’une couverture en tuile est abandonnée au profit de plaques de « fibro » de récupération, finalement assez discrètes.

En 1992, les deux murets existants sont refaits

 

Un troisième fait son apparition pour retenir la terre du talus. En 1993, un pavage enfoui sous 20 centimètres de terre est dégagé et reposé.

 

Enfin, la charpente est traitée et les alentours nettoyés

Trois années se sont écoulées

Nombreux sont ceux qui se sont intéressés aux travaux et une trentaine de personnes ont participé à l’opération selon leurs possibilités, d’une manière ou d’une autre. Au fil des jours, les bras fatigués ont été remplacés par d’autres. Si chacun d’entre les bénévoles a pu connaître des moments de doute, personne n’a fait apparaître son découragement et les travaux se sont poursuivis, malgré les difficultés. L’ambiance a toujours été bonne. Quelques pique-niques ont soudé l’équipe qui a pu ainsi constater, à l’occasion et à ses dépens, l’étanchéité de la toiture et même la nécessité de porter un bon anorak au mois de juillet.

L’objectif que s’était fixé l’ASPIC a été atteint. Le lavoir a été sauvé, avec très peu de moyens financiers et beaucoup de bonne volonté. La dernière main a été mise en novembre 1993, lorsqu’une haie et des iris ont été plantés à la sainte Catherine, au moment où, selon le dicton populaire, tout doit prendre racine, perpétuant ainsi la tradition

En septembre 1994, le lavoir rénové a été inauguré, une plaque commémorative posée et les dernières lavandières ont bien voulu présenter une démonstration de lessive.

L’association a pu ensuite remettre les « clés » du lavoir à son propriétaire, la Commune de Boutigny-Prouais, en remerciant tous ceux qui l’avait aidée à atteindre son but. Sans oublier que, pour le lavoir, l’aventure continue. Sa survie dépend de tous.

 

Dix huit ans ont passé, nous sommes en 2008. Grâce à la « Journée de l’Environnement » et à ses organisateurs, une nouvelle génération de bénévoles a pris le relais. L'ASPIC compte sur eux pour que se perpetue l’aventure du « Lavoir de la Fontaine Grugeons ». Merci pour lui !

Josèphe Charles Secrétaire de l’Aspic